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Découvrez le dotâr iranien autour d’un brunch…

Ce premier brunch, nouveau rendez mensuel d’ethnomusiKa, sera consacré au Dotâr iranien et sa musique, et présenté par Farrokh Vahabzadeh, ethnomusicologue. Le dotariste Bashir Faramarzi nous fera l’honneur de nous initier à son répertoire.

Venez découvrir cet instrument traditionnel à travers une exposition, une conférence, une session musicale et une projection.

Entrée libre.  Brunch aux alentours de 5 euros (assiette de mezzeh oriental)



La Péniche ANAKO est amarrée à Paris :

Bassin de la Villette
face au 61, quai de la Seine
75019 PARIS
Métro : Riquet, Stalingrad ou Jaurès
		

“Le dotâr et sa musique”

Le dotâr (dutar, dutôr) est un luth à manche long et à deux cordes. Son nom vient du persan ; do désigne le chiffre deux et târ signifie la corde. On trouve sa trace dans les anciens traités iraniens de musique, sous le nom de tanbur.
Fârâbî (Xe siècle) dans son grand traité sur la musique et les instruments de la musique de son époque décrit deux variantes de tanbur, appartenant respectivement à la région de Bagdad et du Khorâssân.
De nos jours, le dotâr se joue dans une vaste zone géographique, depuis la province du Khorâssân en Iran jusqu’au Xinjiang au nord de la chine en passant par des pays d’Asie centrale. Dans certains endroits, l’instrument a des aspects ou caractéristiques différents et il change même parfois de nom. Cependant le principe reste toujours le même.
Traditionnellement, la table d’harmonie et la caisse de la résonance sont en bois de mûrier. Le manche est souvent fabriqué en bois dur comme l’abricotier.


Figure 1) Quelques dotâr, issus de la région de l’est du Khorâssân iranien

Les deux cordes de l’instrument peuvent être en boyau, en soie (le dotâr de la Transoxiane) ou en acier (les dotârs turkmène et khorâssânais). Elles sont accordées en quinte, quarte, parfois à l’unisson ou à l’octave. L’instrument possède, selon les régions, de huit à quatorze ligatures, proposant des échelles musicales parfois différentes d’un endroit à l’autre.

Dans la fabrication du dotâr, l’arbre mûrier a une importance capitale. Considéré dans certaines régions comme l’arbre sacré, le mûrier offre, selon les luthiers du Khorâssân, ses fruits délicieux aux hommes, ses feuilles au verre de la soie (utilisées pour la fabrication des cordes) et son tronc pour la fabrication du dotâr.


Figure 2) Hossein SAMANDARI, maître du dotâr de l’est du Khorâssân

Généralement interprété en solo, le dotâr accompagne parfois le chant, notamment les chansons populaires (en persan, turc ou kurde), les poèmes épiques et les musiques festives, aussi bien que les répertoires canoniques (comme le Shashmaqam tadjiko-ouzbèke). Il est l’instrument par excellence des bakhshi, les bardes musiciens-chanteurs, autrefois des chamanes guérisseurs de la région. La tradition des bakhshi a ses racines dans les cultes chamaniques des périodes pré-islamiques en Asie centrale.
Farrokh VAHABZADEH

Pour en savoir plus :

– Le CD Asie Centrale : Les maîtres du dotâr , VDE-GALLO 1993.
Extrait vidéo + Hommage à Haj Ghorban Soleymani

Correspondant ethnomusiKa : Emeline Lechaux