Dans le cadre du Festival des musiques sacrées de Paris, ethnomusiKa vous propose une conférence-débat autour de la musique sacrée comme vecteur de dialogue et d’échange.

Souvent assimilées à des traditions figées et immuables, les musiques sacrées franchissent pourtant leur cadre liturgique et se détachent du rituel pour occuper d’autres fonctions et pour se nourrir d’idées novatrices.
Entre cultuel et culturel, elles effacent les frontières et deviennent un vecteur de dialogue et d’échange.
À l’image du festival, nous avons voulu faire de cette conférence un espace de partage, de réflexion et de rencontre entre spécialistes de différents répertoires liturgiques.

La séance sera clôturée en musique par des chants liturgiques arméniens interprétés par l’ensemble AKN.

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François Picard  : “La musique et les sons autour du lieu sacré”
À l’intérieur du lieu de culte ou de l’espace du rituel, ou le plus souvent en marge, au dehors, les musiques et les arts du spectacle trouvent des occasions, dépourvues de fonction liturgique, où les répertoires s’échangent, se renouvellent, les frontières se brouillent, se franchissent. Parce qu’elles sont perméables et fluctuantes, ces frontières sont des espaces de passage.
Un opéra dans un rituel chinois ou une procession lors de la Semaine sainte à Compostelle ont ainsi, pareillement, fonction para-liturgique. Au passage, savant et populaire, tradition et modernité deviennent des concepts figés, inutiles, périmés.

Eftychia Droutsa : “Le mevlud : un rituel entre deux univers”
Durant cette courte présentation, je vais évoquer la flexibilité des limites entre sacré et profane dans le cadre du rituel du mevlud pratiqué par la minorité musulmane Pomak dans la région de Thrace au nord-est de la Grèce.

Aram Kerovpyan : “La musique liturgique arménienne : cercles de transmission”
Les musiques dites “sacrées” ont en général une longue histoire. En conséquence de cela, elles sont bien construites, condensées, et organisées dans un ensemble qui fait sens. De ce fait, leur transmission, bien qu’elle demande surtout du temps et de la patience, peut apporter son bienfait au-delà de sa fonction initiale dans les rituels. Cette intervention résume les diverses possibilités de toucher aux bénéfices du chant liturgique arménien, par un enseignement développé à partir d’un noyau centenaire échoué à Paris.

Françoise Arnaud-Demir : “Milieu naturel et ritualité chez les alévis de Turquie”
En Turquie, chez les Alévis-Bektachis, le rituel hebdomadaire réunit tous les hommes et les femmes du village, qui dansent ensemble sous l’oeil du guide, au son de chants anciens accompagnés au luth par les officiants. Ces chants vibrent d’images du milieu naturel, et notamment d’oiseaux, compagnons de souffrance et intercesseurs auprès de la divinité.

 

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Jeudi 9 mars 2017 – 19h30 > 22h

Fondation de la Maison de Tunisie
45 Boulevard Jourdan, 75014 Paris

Entrée libre, réservation obligatoire sur : www.conference-fmsp2017.eventbrite.fr